Non recours à la reconstruction mammaire après mastectomie : facteurs sociaux, trajectoires et représentations
En France, 61 214 nouveaux cas de cancer du sein ont été enregistrés en 2023 et au total, plus de 900 000 personnes sont atteintes, dont 1 homme pour 100 femmes. 20 000 mastectomies totales (ablation d'un ou parfois des deux seins) ont été réalisées en 2016. Or, bien que remboursée par la sécurité sociale, la reconstruction mammaire après une mastectomie stagne à 30%. Des études relèvent que la perte du ou des seins est un rappel incarné de la maladie. Des attitudes divergentes des femmes envers l'ablation sont documentées selon leurs représentations de la féminité, de la poitrine et leur inscription dans un parcours biographique. Perçue comme une mutilation, la mastectomie peut aussi n'être considérée ni comme une perte de l'intégrité du corps, ni de la féminité. Les cicatrices cutanées sont vues comme disgracieuses, mais aussi réappropriées par des tatouages. Pourtant, aucune recherche française n'interroge les facteurs sociaux, culturels, économiques, et d'âges du non recours à la reconstruction mammaire. Notre recherche vise à combler cette lacune par une étude qualitative auprès de 30 femmes n'ayant pas eu recours à la reconstruction mammaire après une mastectomie. La recherche mettra au jour la diversité des trajectoires de soin, des représentations de la poitrine et du corps après une mastectomie. Elle interrogera la place de la mastectomie et du non recours à la reconstruction dans le parcours de vie personnel, familial, conjugal et sexuel.
Région BFC (AAP Envergure ; AAP EVEREST)