COronaVirus, sERologie dans la population des femmes Enceintes et Donneurs de sang en région BFC

COVERED
CHU Besançon
Centre d'investigation clinique (INSERM CIC1431)
Promotion santé et prévention

Contexte

En décembre 2019, le SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2). A émergé dans la région de Wuhan en Chine. Ce virus est responsable d’une pandémie de pneumonie virale qui a causé plus de 460 000 décès dans le monde et près de 30 000 en France en 6 mois. Son taux d’attaque est largement méconnu. La connaissance de cette valeur est essentielle afin de déterminer le niveau d’immunité de la population, en particulier la valeur à partir de laquelle une protection collective est acquise.

L’enjeu est de savoir si la période épidémique traversée actuellement est la vague la plus élevée, ou si l’arrivée d’une seconde vague bien plus importante n’est pas exclue. L’efficacité des mesures prises pendant et après le déconfinement ainsi que l’adaptation de ces mesures individuelles et collectives nécessitent une connaissance précise du niveau d’immunisation de la population et de sa dynamique.

La mesure, à intervalles réguliers, de la séroprévalence dans des échantillons issus de la population générale offrirait une mesure reproductible de l’immunité de la population. La séroprévalence anti-SARS-CoV-2 est actuellement inconnue en région Bourgogne-Franche-Comté (BFC). Les enquêtes de séroprévalence en population générale constituent l’approche de référence mais sont lourdes à mettre en œuvre. Des approches alternatives sur des populations plus facilement accessibles combinant l’étude de femmes enceintes et de donneurs de sang ont été proposées. Nous proposons ici l’amorçage d’une surveillance de la séroprévalence au cours d’une période prolongée. Les objectifs du projet sont d’évaluer la faisabilité de l’étude et proposer une première évaluation du niveau actuel d’immunité collective en région BFC.

 

Objectifs 

Les objectifs généraux du projet sont :

  1. Évaluer la faisabilité de la mise en place d’un réseau de surveillance de la séroprévalence du SARS-CoV-2 chez les femmes enceintes lors de l’accouchement et chez les donneurs de sang,
  2. Établir et analyser les qualités métrologiques, l’intérêt, les forces et les faiblesses de ces indicateurs dans la gestion de la pandémie de Covid-19, particulièrement en période post confinement.

Objectifs opérationnels :

  1. Estimer la séroprévalence du SARS-CoV-2 en région BFC (a) chez les femmes enceintes lors de l’accouchement et (b) chez les donneurs de sang
  2. Évaluer la variabilité des valeurs de séroprévalence entre les trois territoires retenus pour cette étude.
  3. Analyser la validité des mesures de séroprévalence chez les femmes enceintes et chez les donneurs de sang comparativement à une mesure de référence (étude EpiCov notamment)
  4. Analyser les sources de biais éventuelles dans la mesure et proposer une méthode de redressement de la mesure de la séroprévalence pour obtenir une estimation non biaisée de la séroprévalence dans la population générale.

 

Méthode

Échantillonnage exhaustif des femmes enceintes accouchant dans trois maternités de la région, échantillonnage aléatoire des donneurs de sang domiciliés dans les bassins de population de ces maternités sur une période de trois semaines. Quatre cent tests sérologiques anti-SARS-CoV-2 IgG seront effectués sur les femmes enceintes et 400 chez les donneurs de sang.


Résultats attendus

La surveillance de la séroprévalence en population générale présente un intérêt majeur pour l’estimation de la dynamique temporelle de l’épidémie à SARS-CoV-2. Elle permettra d’obtenir en temps semi-réel des estimations des taux d’immunisation de la population. Les données de l’étude permettront d’identifier certains groupes à risque et ainsi guider la riposte et les décisions politiques de santé publique. Le projet établira la pertinence, les qualités métrologiques des indicateurs de prévalence dans les deux populations dans le temps et l’espace. Les résultats de l’étude contribueront aux modélisations mathématiques pour prévoir la dynamique épidémique. Une meilleure connaissance des indicateurs de séroprévalence permettra de mieux guider la gestion des futures épidémies virales sur le territoire Français.


Coordinateur :
Maxime DESMARETS, CIC 1431, CHU Besançon